La voix de la lionne

Kulumani

Tes femmes sont harassées

Elles s’en vont nuit et jour

Le poids du monde sur le coeur

Et le fardeau des tâches sur les épaules

La détresse se couche et se lève avec elles.

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Kulumani

Tes femmes sont tourmentées

Elles s’adonnent à des étreintes interdites

Les défunts et le fleuve partagent leurs couches

La nuit, c’est le temps des plaisirs tabous

La folie se répand dans leurs corps.

Kulumani

Tes femmes sont abandonnées

Elles se livrent à une interminable guerre dès l’aube

Les commandements archaïques des hommes sont leurs bourreaux

Les lionnes sorties de la brousse, des meurtrières

La vie de tes filles est une embuscade, dans cette terre où les hommes naissent dieux.

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Kulumani

Tes femmes sont effacées

Elles s’habituent chaque jour à être terre et à être de la terre,

La lionne vindicative les sacrifie sans trêve

Le monde fatigué veut créer un désert de mâles solitaires

La douleur les change peu à peu à félines.

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